Est-ce que tu lis des Bandes Dessinées ?
Non. J’expliquais ça à Christophe Arleston, je n’ai aucune culture BD. J’ai, tout de même, lu Tintin, Astérix, quelques Spirou, et d’autres …
Dans quels rôles on a déjà pu t'entendre ?
Il y a quelques commentaires pour Arte, de films ou documentaires animaliers. Aussi, pour Yann Arthus-Bertrand, le magnifique film sur la Méditerranée vue du ciel. Puis, quelques dessins animés, Les minions 2, Arthur et les Minimoys, et je dois en oublier quelques-uns … Je n’ai pas l’habitude de faire du doublage, excepté ma voix dans certains films où ça demande une post-synchro. Mais sinon, dans les séries américaines avec des voix françaises, ou des choses comme cela, je n’en ai jamais fait et je ne sais pas si je saurais le faire ! Mais faire une voix sur les dessins animés, c’est très amusant et c’est un vrai travail de recherche. Sur les Arthur et les Minimoys, c’était Lou Reed qui faisait la voix américaine, donc j’étais content de faire la voix française de ce qu’avait été Lou Reed aux États-Unis, ou Alan Arkin pour les Minions.
Qu'est-ce que tu penses de la BD Audio ?
Ça existe depuis toujours. Le théâtre, le théâtre à la radio, les pièces radiophoniques, les feuilletons radiophoniques, c’est très bien, je trouve ça formidable !
Cela étant, je ne sais pas s’il n’y a pas une déperdition par rapport aux dessinateurs, à Tarquin par exemple. C'est possible que ce soit frustrant à ce niveau-là. Cela dit, ça met en valeur l’auteur et son texte.
Ce n’est pas véritablement un rôle. Il fait partie intégrante de l’histoire, mais justement, il parle des autres personnages. De leur état psychologique, il décrit ce qui se passe, les atmosphères, les lieux, les vêtements, les habillements, les allures. Il parle d’une jeune fille sage et gentille, d’une autre très sexy et un peu chipie, d’un héros un peu naïf et un peu bêta mais qui est assez courageux. Je raconte tout ça, je suis tous ces personnages et je parle de tous les personnages à la fois, mais je n’en suis pas un. Je suis le narrateur. Quand on a un micro de qualité, on se rend compte que le mieux est de se faire très humble, de rester un peu derrière, tout en ayant une bonne énergie. Sinon, on est très vite dans le over-act, le sur-jeu, et ce n’est pas bon. Il faut laisser à l’auditeur, le temps de se faire une idée, il faut lui suggérer les choses, il ne faut pas les lui « empiler dans la tête » ! Il faut le laisser venir, le laisser rêver … Donc, il faut se faire le plus humble, et même le plus neutre, sans vraiment l’être, c’est très subtil ce que je dis … Il y a une neutralité, mais il y a quand même un avis derrière, il y a l’auteur derrière surtout. Quand le texte est drôle, ce qui arrive souvent dans cette BD, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Il y a quelque chose de pléonastique qui n’est pas très beau : si on surligne en rouge, une chose qui est déjà rouge, ce n’est pas la peine. La technique consiste à ne pas gâcher ce qui a été écrit, en essayant de se faire plus drôle que ce qui est raconté ou de dire : regardez j’ajouter « mon petit grain de seul » à la drôlerie qu’a voulu l’auteur. C’est ce que j’appelle un peu l’humilité. C’est-à-dire se cacher un peu derrière, et en même temps être présent et bien comprendre ce que l’auteur et ce que le texte veut dire.
En tout cas moi c’est comme ça que j’appréhende les choses et c’est ce qui m’amuse… Sinon, quel intérêt ? Mes chers amis, téléspectateurs, je vous invite fermement, fortement et gentiment à écouter Lanfeust de Troy, cette magnifique bande dessinée que j’ai eu le plaisir et l’honneur de narrer. Rendez-vous sur BLYND !